Pour notre porte-parole Diane Dupré la Tour, “la relation précède tout le reste”. Co-fondatrice des Petites Cantines, elle considère que partager un repas, c’est faire société…
Entre confidences personnelles, ambitions collectives et défis quotidiens, découvrez le portrait d’une femme aussi engagée qu’ambitieuse. “Viens, on va réussir” : imprégnez-vous de son énergie contagieuse !
Qu’est-ce qui est malade dans notre modèle économique ?
Ce qui est aujourd’hui une finalité – l’argent – doit devenir un moyen. Ce qui est aujourd’hui un moyen – la relation – doit devenir une finalité. Or quand les interactions bougent, ça fait bouger tout le système.
Qu’est-ce qui t’a amenée à t’engager dans la transition juste ? Un déclic ?
Un accident de la vie. Le décès de mon conjoint, dans un contexte très difficile. L’entraide, la solidarité dans mon quartier. Cela m’a fait comprendre en accéléré notre finitude, et donné envie de m’engager pour ce qui compte vraiment.
Que fais-tu aujourd’hui, professionnellement, pour faire avancer une transition juste ?
J’ai cofondé, avec Etienne Thouvenot et un joyeux collectif, un réseau de restaurants à prix libre : les Petites Cantines. C’est ma manière d’appuyer sur ce qui m’apparaît comme un point nodal : le pouvoir de reliance du repas. Les sociologues disent que le repas est un « fait social total » : il contient en lui tous les ingrédients d’une société.
Pourquoi le fais-tu ? Qu’est-ce qui te tient particulièrement à cœur dans cet enjeu-là ?
Parce que je m’éclate ! J’apprends, je grandis, je me transforme. Je peux être sur le terrain à éplucher des carottes comme manier des concepts très abstraits. Je peux rencontrer des ministres comme rencontrer les convives du quartier. Cela m’aide à réaliser ma propre transition. Je suis la co-fondatrice de ce projet, mais en vrai j’en suis la première bénéficiaire.
Qu’est-ce qui te manque, pour avoir l’impact dont ta cause a besoin ?
De la patience.
Pourquoi as-tu rejoint l’opération Milliard ?
J’aime les collectifs de faiseurs. J’aime les actions qui s’énoncent simplement, et cachent un niveau de complexité colossal. J’aime l’ambiance de travail. Cela me stimule et continue de me faire grandir. J’y fais de belles rencontres, c’est utile socialement, et je pense que j’ai une valeur ajoutée à apporter.
Tu es la porte-parole de l’opération Milliard : qu’as-tu de spécial, pour exercer cette fonction ?
Ah ah, excellente question ! Je me sens alignée corps-cœur-tête, et je pense que ça rayonne. J’aime prendre ma place et je sais me faire entendre, mais pas sans les autres. J’ai mes failles et mes fragilités, et je pense que le CA de l’opération Milliard en a conscience et saura me soutenir quand ce sera nécessaire. Il y a aussi un Conseil scientifique, qui permet d’apporter un socle académique solide à ce sujet complexe.
Que vas-tu faire, comment vas-tu le faire, en tant que porte-parole ?
Ma mission est de porter dans l’espace public la voix du collectif, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui s’engagent au sein de l’opération Milliard. Concrètement cela passe par répondre aux journalistes, participer à des tables rondes et des débats, contribuer aux échanges sur les réseaux sociaux. Je le fais de manière bénévole, en plus de mon rôle de co-présidente des Petites Cantines, et de mon autre rôle de maman, donc nécessairement avec mes limites d’agenda et d’équilibre de vie. Je soutiens Bastien Sibille dans sa mission d’incarner le mouvement, et je suis complémentaire de l’activité de mobilisation de communauté réalisée par tous.tes les ambassadeur.ices sur les territoires.
Si on réussit à lever 1 milliard, où en sera-t-on en 2027 ?
Bastien sera ministre de l’Economie Regénérative ? Son bureau sera installé à Bercy Beaucoup, la friche qui est dans la ZAC Bercy-Charenton et gérée par Yes We Camp ? La semaine de 4 jours sera généralisée à l’ensemble des entreprises ? Des fonds publics seront injectés dans des labos de recherche pour démocratiser la stratégie tarifaire du prix libre ?
La France sera redevenue le pays des lumières, capable de proposer un nouveau modèle civilisationnel, fondé sur la vision des personnes non comme des individus, mais comme des écosystèmes vivants dont il faut prendre soin. Et on se retrouvera pour fêter ça aux Petites Cantines ; autour de la table, il y aura tous les acteur.ices économiques : celles et ceux qui sont au cœur du système aujourd’hui, et celles et ceux qui sont laissé.es pour compte. Qui présidera la tablée ? Les citoyen.nes, of course.
Ton message à tes amis, famille et connaissances, aux Françaises et Français, pour qu’ils rejoignent le mouvement ?
Viens, on va réussir.
Les recommandations de Diane
Un film à recommander ?
Les Enfants du paradis. Pour la poésie.
Un livre ou une BD à recommander ?
La Distinction, une BD de Tiphaine Rivière librement inspirée de Bourdieu. Pour l’accessibilité.
Une figure que tu trouves particulièrement inspirante ?
Alexandre Fayeulle, patron du groupe Advens, pour son combat en faveur du changement de regard sur la vulnérabilité.
Une citation qui incarne ton rapport au mode, ta conviction ?
La relation précède tout le reste.